Extrait des Règles Générales, données aux soeurs envoyées dans les paroisses par la Bienheureuse Marie Poussepin

Simples, douces, humbles

Vous êtes ici loin de votre maison, prenez garde de n’être en même temps loin de votre devoir; vous êtes hors de le vue et de la présence de vos supérieurs, n’oubliez pas que vous ne pouvez jamais être hors de la vue de votre Dieu. Il est ici comme ailleurs et vous l’y trouverez avec la même facilité que chez vous, si vous l’y cherchez avec la même fidélité. (…) Conduisez-vous à l’égard de vos sœurs avec une grande ingénuité, et, si elles ont l’autorité, ayez pour elles une soumission parfaite. Soyez douce dans vos paroles, simple dans vos discours, modeste dans vos réponses, prompte dans votre obéissance et joyeuse dans tous les services que vous leur rendez. Soyez pleine de charité pour elles, n’en jugez jamais de mal et n’en dites rien que de bon. Supportez les comme vous voulez qu’elles vous supportent, et encore plus si elles en ont plus besoin. N’agissez que de concert avec elles et conformez-vous, autant qu’il est juste et possible à leur volonté sans en témoigner ni chagrin ni répugnance. Priez beaucoup pour elles et pour toutes celles de notre maison, dont vous devez vous souvenir tous les jours.
Ayez beaucoup de tendresse et de vigilance à l’égard des enfants que vous instruisez, tâchez de vous en faire craindre et aimer toute ensemble. Soyez douce sans lâcheté, ferme sans dureté, grave sans hauteur. Ne témoignez pas moins d’amour aux pauvres qu’aux riches, et surtout ayez une grande inclination à profiter à l’âme des unes et des autres, par vos paroles et vos exemples. Pensez souvent, pour vous y exciter, que Dieu vous en demandera un compte très rigoureux. (…)

A l’égard de vous-même, travaillez principalement à acquérir une humilité profonde, beaucoup de défiance de vos propres pensées et de pureté d’intention dans tout ce que vous faites. Soyez constamment mortifiée, à proportion de vos forces; continuellement recueillie, sans préjudice des soins extérieurs; très appliquée au travail, toujours disponible à bien faire, jamais de mauvaise humeur.

Pour mettre tout cela en pratique, implorez en toute occasion le secours de Dieu par de fréquentes élévations d’esprit et de cœur vers Lui. Examinez- vous souvent sur les défauts contraires à ces obligations, et proposez sérieusement, à chaque fois, de veiller de plus en plus sur vous-même, vous punissant exactement quand vous n’avez pas pris garde à vous.

Si par malheur, ce qu’à Dieu ne plaise, il vous arrive de tomber en quelque faute considérable, n’y croupissez pas mais, sans vous décourager, relevez- vous promptement. Présentez-vous devant Dieu avec humilité, avouez-Lui avec confusion le mal que vous lui avez fait; écoutez avec respect et docilité les reproches qu’il vous en fera au fond du cœur, et demandez-Lui avec ardeur et confiance qu’il vous fortifie pour vous relever, et qu’il ne permette pas que vous tombiez davantage.

Ainsi-soit-il.